mercredi 21 décembre 2016

SHERLOCK HOLMES AU MONASTERE

LE NOM DE LA ROSE
THE NAME OF THE ROSE
de Jean Jacques Annaud
1986

N'allez jamais au ciné voir un film historique avec...
a) des reconstitueurs
b) des historiens de l'art
c) des historiens de l'art qui font de la reconstitution. 

Perso, je vais au ciné toute seule, ça évite de mettre les amis dans l'embarras (genre, ils savent plus trop où se mettre quand je me mets à crier "Sidonia von Bork" pendant Sleepy Hollow... Et puis, c'est pas comme si j'insistais "Non, mais, t'as vu ? C'est la robe de Sidonia von Bork". Je vous laisse même pas imaginer voir Gladiator ou le Seigneur des Anneaux avec moi). 

Mais, il fut un temps où j'allais au ciné avec des potes. J'étais à la fac. Et donc, c'était un troupeau d'historiens de l'art au ciné.
De quoi vous gâcher une séance ! 
Je me demande encore comment on s'est pas fait éjecter manu militari de la projection -salle comble- du Nom de la Rose, le jour de la sortie du film pour... spoiler. En n'ayant pas lu le bouquin (Ca, c'est rattrapé depuis.)
Ouais, parce qu'on savait les dialogues. On les disait en même temps que Sean Connery. 
"Oh le Beatus de Liebana". On l'a dit en même temps que lui, tous ensemble. (On a été bien dressés, je trouve).
Oh ! Le Beatus de Liebana ! (Tous en choeur)


Cette intro Mavie.com pour causer d'un film historique que j'adore. 
Le Nom de la Rose (je pense que tout le monde l'a compris. Déjà, parce que c'est écrit en haut.)

Tiré du roman d'Umberto Eco, qui en savait quand même une blinde sur le Moyen Age, le monsieur.
Et qui a pris des libertés avec l'Histoire dans son roman. (Ouais... Elle fait quoi là, la pseudo sorcière au début du XIVe ? Non mais, ça va pas la tête ???). Un bel exemple de liberté qui est juste là pour pimenter l'affaire. Il savait ce qu'il faisait, Umberto. (Epi, dans le livre, ben, c'est pas tout à fait comme dans le film. Mais on s'en fiche, c'est présenté comme un palimpseste du roman. Rien que pour ça, ça va).
On va dire que le coup de la sorcière, c'est le truc qui fait le plus tiquer niveau scénar. 
Ca et Bernardo Gui qui finit pas comme dans le film dans la vraie vie. 
Et Adso de Melk qui était bénédictin, pas apprenti franciscain, dans le livre. 
Et...
Non, j'arrête.
On s'en fiche. Le film est bien. Ca tient la route malgré ça.

En revanche, là où ça fait bondir un premier rang composé d'historien de l'art... C'est la Vierge à l'Enfant. 
Non, mais, elle a rien à faire là !!! Virez moi l'accessoiriste !!! C'est pas possible un anachronisme pareil ! Elle est venue en Tardis ! 
Au début du film, ça fait un peu tâche. Mais ça s'arrange ensuite. Du coup, on pardonne. 

Sherlock Holmes enquête chez Frédéric II, mais c'est plus tard et c'est dans le nord de l'Italie.


Ceci dit, ces petits arrangements avec l'histoire, ces boulettes d'accessoiristes, ces... costumes XVe qui n'ont rien à faire là en 1327, etc. ça montre bien que... si un film est bien tourné, bien joué, avec un bon scénar, une belle photo, etc., etc., Ben, on s'en fiche ! Parce qu'un film, c'est une histoire qu'on nous raconte et pas une leçon d'Histoire. Et l'histoire qu'on nous raconte, malgré cette... de Vierge qui a au moins 150 ans d'avance sur son temps dès le début du film... On y croit ! 
(Ca aurait été bien d'avoir un peu de couleurs sur certains murs quoi... les Bénédictins, ça aimait la déco... J'dis ça... A la fin, va y avoir une liste de "skivapadanlfilm" longue comme un jour sans pain. Mais... m'en fiche, c'est bien quand même !)

Le détail qui fait vrai.


On y croit, on se laisse prendre à l'ambiance. Sean Connery est épatant. Et on est content qu'il ait sauvé le Beatus et, visiblement, le Codex Manesse (sinon, on serait bien embêté pour certains costumes quoi. Merci William de Baskerville !). Ouf ! Les historiens de l'art lui disent merci !
Et si on se laisse prendre, même quand on est bien branché médiéval, c'est parce qu'on retrouve des tas de petits détails qui font vrais (et font avaler ceux qui vont pas). Les moines qui se moquent des lunettes de William. Les marges des manuscrits. Des trucs tout crétins comme les effets du froid. Le château de Frédéric II Ohen Hoenstophen (enfin, lui, là...) qui sert de bibliothèque (je trouve ça chouette, comme clin d'oeil, même si c'est pas forcément volontaire). Les griffons qui font tellement archi du nord de l'Italie... Et des réflexions bien plus intéressantes sur la richesse de l'Eglise, sur la vision de la femme et de la Vierge... Bref, des tas de choses qui vous font entrer dans le film, et entrer dans l'époque. Et comme l'histoire est bien... Rien ne nous en fait sortir (en dehors de la fin, parce qu'on va pas passer la nuit au ciné non plus).
Et y a pas que Sean Connery qui joue bien, en prime.  

Faut pas rire, on n'est pas sur terre pour rigoler... Bien. Malachie ne profite jamais...


Je ne vais pas raconter l'histoire en détail. Mais il est question d'un livre qui a l'air vachement bien... Et du coup, du pouvoir de la lecture, du savoir. Et il y a des meurtres, et même du sexe. Et du suspense, et du mystère.

Ah si, y a un truc qui me chiffonne... Est-ce que Christian Slater a soigné sa sinusite ? Parce que pour avoir la bouche tout le temps ouverte, il doit avoir le nez sacrément bouché ! 
Désolée... Mais... Je me pose la question chaque fois que je vois ce film. Vraiment. 
Inhalations d'eucalyptus, sinuspax, et ça ira mieux cette sinusite. Sinon, prévoir de s'installer dans un monastère du côté d'Allevard les Bains ou de Cauterets.


Comment ça vous l'avez pas vu ??? Naaaaaaaaaaaaan ??? Mais faut combler cette lacune immédiatement !
A VOIR, REVOIR, REREVOIR... On ne s'en lasse pas ! 
Et Roman à lire, et à relire !

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