C'est petit, c'est mignon, c'est intéressant.
Un petit tour à l'intérieur des terres, avec Ruvo di Puglia, quelque part entre Castel del Monte et Bari. Etape bien sympathique, bien moins touristique que les autres villes environnantes, mais qui vaut qu'on s'y arrête.
Elle ravira les amateurs d'architecture, de sculpture, et même de peinture...
Et, contrairement à Bisceglie, la baroquisation lui a laissé sa rosace et des chapiteaux, dont certains sont très mystérieux (et elle a été débaroquisée avant, donc, attention, y a du néo !)
Cathédrale construite lors des XIIe et XIIIe siècle. Elle fait figure de jeunette.
Elle apparaît fort pentue. Ce qui se ressent à l'intérieur... Mais, on en reparlera.
Evidemment, l'église est construite sur une ancienne église (avant le XIè siècle), dont on peut voir les fouilles, mais... Soit je suis arrivée à la mauvaise heure, soit à la mauvaise saison, soit les deux... Ceci dit, il paraît que c'est très intéressant. Et il y a de l'antique aussi. Premiers temps de la chrétienté. Cette petite église a un sacré passé.
Sa reconstruction, à la fin du XIIe siècle, ferait suite à un tremblement de terre...
Extérieur, la façade occidentale.
Trois portes... Des fenêtres, en plus de la rosace. Des têtes d'animaux, des têtes humaines...
Stupor Mundi or not Stupor Mundi ? |
L'allure générale de la façade est comparable à celle de Bari, en plus étroite, et plus pentue (et avec une rosace plus délicate), et moins de baroque, et des grandes statues en hauteur. Mais je vous assure qu'elles se ressemblent beaucoup !
Les portes sont toujours romanes, ce qui veut dire qu'on se délecte de leurs sculptures.
Qu'on soit dans le motif décoratif, dans l'humain, dans l'animal, dans la créature fantastique, c'est superbe.
Les monstres dévorant des pécheurs ou soutenus par des humains sont présents, malgré l'érosion.
Les anges et saints ne sont pas ce qu'il y a de plus remarquable, à mon avis, mais cela reste très beau.
C'est vraiment le décor végétal et animalier qui a le plus retenu mon attention.
Quelques sculptures de la façade (le Christ, et l'ange à l'angle) sont un chouia plus récentes, voire beaucoup plus récentes (genre, la décoration de la fenêtre géminée... Par exemple)
Faut trier, y a du neuf... |
Extérieur, la façade sud.
Etat de 1895, archives du Brooklyn Museum. |
Où l'on voit qu'il y a comme un problème.
Et pour cause.
Les projets pour la cathédrale ont pas mal changé durant le Moyen Age. On a par exemple envisagé de placer, au dessus des bas-côtés, des tribunes. Donc, on a l'espace, on a les fenêtres... Mais on a surtout du vide... Ceci explique d'ailleurs la forte pente de la façade ouest, qu'on a pu faire d'une seule ligne (je sais pas si je suis claire là...) puisqu'il n'y avait pas de décrochage à cause des tribunes...
On se retrouve donc avec de très grandes et belles fenêtres.
En prime, au dessus, on trouve des fenêtres plus petites, bien décorées. Et au dessus d'elles, plein de petits personnages, petites têtes, animales, démoniaques, cornues, ailées... Et comme si ça ne suffisait pas, une belle frise végétale sous la toiture.
On en prend plein les mirettes.
Décidément, ça valait la petite halte. (Ah, et en plus, il n'y a pas de problème de parking... Gratuit de surcroît. Et tout près du centre historique.)
Un bout du campanile |
L'intérieur
Etat actuel |
Avant débaroquisation, 1895, archives du Brooklyn Museum |
La verticalité est nette. On est en pleine transition entre roman et gothique. L'abandon des tribunes a une conséquence :
Un angle de la passerelle... |
une passerelle court le long de la nef, en s'appuyant sur des consoles dont certaines sont de petits chefs-d'oeuvre.
On retrouve les petits détails coquins, voire paillards qu'on aime dans l'art roman.
C'est du joli !!! |
Des animaux, des humains, des végétaux...
La routine. Mais quelle routine !
Arrivée en fin d'après-midi, j'ai pu profiter du spectacle offert par la rosace.
Les jeux de lumière sont superbes. Par sa structure même, la rosace semble être un apport nordique, plus tardif, perdu dans le sud de l'Italie.
Quelques restes de fresques sont visibles ça et là.
Un peu de XVe |
Ainsi que quelques plaques funéraires, exposées le long des murs.
Un peu de XIVe (en revanche, je pense que la prise est un peu plus récente...) |
Le ciboire est moderne, mais est basé sur les modèles anciens. Il a trouvé sa place dans l'église avec bonheur.
Un peu de XXe |
Il semblerait que d'autres sculptures soient elles aussi de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. On a déjà le cas de la fenêtre de façade, du ciboire... Qu'en est-il du reste ?
L'ancien plafond, 1895, photo du Brooklyn Museum (inversée) |
Bref, les photos de la fin du XIXe sont très utiles. Mais hélas incomplètes. Il va falloir enquêter un peu plus pour certains éléments...
Entrée, 1895, archives du Brooklyn Museum. |
Et évidemment, comme on est dans du roman... On peut profiter des chapiteaux !
Encore une fois, splendides...
Mais les chapiteaux romans (ou néo-romans) et moi... C'est une vieille histoire d'amour. Ne pas compter sur mon impartialité dès qu'il y a quelque chose qui ressemble à de la split-representation.
Tiens, de la split-representation |
Y a même un petit chat !!! |
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