jeudi 26 janvier 2017

LES ARNOLFINI

ON EFFACE TOUT ET ON RECOMMENCE
La dure réalité de l'interprétation des images... 
Ou 
C'est pas facile tous les jours d'être historien (ne) de l'art... 

Je ne vais pas refaire ici mon article qui vient de paraître.
Mais, je peux compléter.
Je trouve que le cas de ce tableau, l'un des plus fantastiques portraits qui soit, est passionnant.

Pendant 60 ans, une interprétation a prévalu, et les autres possibilités n'arrivaient pas à convaincre.
Et patatras. On trouve LA preuve que cette interprétation était fausse. (Vous ne m'en voulez pas de ne pas dire de quoi il s'agit ? Ceux qui connaissent le tableau doivent le deviner... Et puis... C'est dans le dernier Moyen Age ! )
Bref, Panofsky... Il avait tout faux, ou presque.
Il faut donc tout revoir.
Qui a dit qu'historien de l'art était un métier de tout repos ?

Gros indice...
 Ce qui est encore plus surprenant, comme si la remise en cause de l'interprétation prévalente ne suffisait pas, c'est le peu d'écho, en dehors d'un milieu restreint, de cette remise en cause.
En gros, cela fait 20 ans que l'on sait que c'est faux. Mais l'info ne passe pas !
Quand on commence à chercher, on trouve. Mais... Il faut pour cela se demander pourquoi un auteur sérieux, au détour d'une conf, dit ce qui était rejeté jusque là.

Et on découvre que pendant 30 ans, on a cru un truc faux, et qu'on l'a enseigné pendant plus de 20 ans.

Comme il serait totalement stupide de se voiler la face... Il n'y a plus qu'à remettre ce qu'on sait à jour.
Jusqu'à la prochaine découverte. Parce que là, on est parti sur de nouvelles interprétations, qui pourront aussi se révéler fausses.
Mais, finalement, ça tient la route, cette histoire. Je suis assez pour prendre le contrepied total de ce que je croyais dur comme fer il y a encore 6 mois.

On se retrouve avec un cas d'école, en ce qui concerne l'analyse iconographique, l'importance de croiser les sources...
Et ça reste un chef-d'oeuvre, qui prend quelques niveaux en "mystère".

Il demeure l'un de mes tableaux préférés. Et l'un des plus intéressants.
Le rêve de Ned ? Faire un plancher aussi parfait que celui de Van Eyck. Il a reconnu qu'il n'avait jamais pu le faire...

Et puis, j'en connais un que cette histoire aurait bien fait rire. Le fan numéro un incontesté des Arnolfini. Mon cher Ned...
Le plus grand fan répertorié des Epoux Arnolfini, Sir Edward Burne-Jones himself !

Donc, voilà...
MADAME ARNOLFINI EST PEUT-ETRE ENCEINTE !
Eh oui ! Comme quoi...

Ca y est, c'est dit !
(et à mon avis, elle l'est)

Et ce tableau en devient encore plus humain...

C'est pas faute d'avoir essayé...

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