jeudi 5 janvier 2017

HISTOIRE D'ANGLE

Un bouton mal placé.
(ou : un cordon qui joue à cache-cache)


Cunégonde et Henri II (photo Immanuel Giel, wikimedia commons). Vu comme ça... On dirait que...

Erratum pour p. 146, concernant l'illustration p. 147.
Statue de l'Impératrice Cunégonde, Cathédrale de Bamberg. (Facsimile, original au Musée Diocésain de Bamberg)
 
J'avoue, cette sculpture m'a toujours posé un petit problème de lecture. Et... J'avais raté la photo sous un autre angle.
Je regrette vraiment que les personnes qui pointent, avec raison, un index indigné vers la moindre de mes fautes de frappe, ou boulette plus grave, aient négligé de me signaler cette erreur d'interprétation dont je m'excuse platement auprès des lecteurs. J'aurais pu le faire plus tôt.
Après tout l'une des raisons pour lesquelles j'ai fait ce blog, c'est le désir d'indiquer d'éventuelles corrections à apporter à mes textes imprimés. 
Comme quoi, ce n'est pas du luxe. 

Mais attardons-nous un peu sur le problème. 
Déjà, la date... La sculpture est datée de 1230-1240. Jean Wirth la considère comme étant peut-être un peu plus ancienne, à savoir 1225-1230.
La Synagogue de la cathédrale de Bamberg, également datée 1225-1230. (Photo: Andreas Praefcke, wikimedia commons) On pouvait admirer cette sculpture à l'exposition Strasbourg 1200-1230, la Révolution Gothique, en 2015-2016

Ce n'est pas là que se situe le détail fâcheux (surtout que... voir errata déjà publié, c'est donc un rappel).

La légende publiée dans Le Costume Médiéval au XIIIe siècle est la suivante "L’ample surcot à manches recouvre la cotte, que l’on peut voir par l’encolure en V. Le cordon du mantel est coincé entre un bouton et le fermail de la cotte. Il s’agit d’un « portrait » posthume.
Et donc... Ce problème ? C'est très simple... 

Point de bouton... 

Oups...
La photo sur laquelle j'ai travaillée était tout bêtement trompeuse (je n'ai pas remis, dans cet article, la photo déjà publiée, mais une autre, qui donne la même impression). Il s'agit, en réalité, tout simplement du las (cordon tenant le manteau), noué, et dont la boucle retombe sur la poitrine. 
Très mauvaise interprétation de ma part. 
Cunégonde et Henri, sous un autre angle (photo Immanuel Giel, wikimedia commons). Eh oui ! Vu comme ça... On dirait que c'était pas ça du tout...

De cette mésaventure (et mauvaise lecture) quelques leçons à tirer :
Bien penser à vérifier sur l'oeuvre originale quand on a affaire à un facsimile (celui-ci est quand même fidèle, mais, c'est un principe).
Bien penser à vérifier sur d'autres clichés, présentant d'autres angles. Le pire, ils existaient. Et... Le pire du pire... J'avais quand même un petit doute... J'ai regardé sur d'autres photos. Mais j'ai raté les bonnes. A cause de l'arbre qui cache la forêt : l'encolure en V du surcot, laissant voir la cotte, que j'ai trouvée des plus intéressantes. Parce que c'est pas courant de voir ça... (Mais, on est sur un portrait posthume. Une anomalie devient normale...). Ce qui nous amène à une autre leçon :
Se méfier de l'arbre qui cache la forêt. Un truc bizarre peut en cacher un autre. 

Lien pour la sculpture originale, au musée.
C'est évident. Cela permet en plus de mesurer la fiabilité du facsimile.
J'aime bien cette photo de la sculpture... On peut zoomer.

Dans le cas de sculptures, il est vraiment fondamental de ne pas négliger la chance qu'est la photo numérique, qui permet de multiplier les points de vue.
Malheureusement, mon dernier (seul) passage à Bamberg remonte à 1987... Je n'avais même pas encore acquis mon cher Minolta. Alors, le numérique ! On n'imaginait même pas qu'un truc pareil puisse exister un jour.


Correction effectuée.
Inutile de vous dire que je fais bien plus attention à ce genre de petits détails depuis !  Et que j'essaie de ne plus me laisser distraire par un détail passionnant, au point d'en rater un autre !

Et puis... On a une jolie source nous indiquant comment raccourcir, de manière histo, le las...

 

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